Accessiweb : premier forum européen sur l’accessibilité numérique

Compte-rendu (très long) du séminaire qui a eu lieu lundi 29 janvier 2007. Deux semaines pour taper un compte-rendu, je ne me félicite pas !

Je vais tâcher de résumer ci-dessous tous les points pertinents pour mon activité professionnelle [1], je n’ai pas noté tout ce qui s’est dit. On se référera au site du forum pour des informations complémentaires sur les présentations que je ne mentionne pas.

L’accessibilité numérique à l’heure du Web 2.0

Prestation très décevante de Bernard Ourghanlian (Directeur Technique et Sécurité, Microsoft France), qui semble ne pas connaître le sujet, ou en tout cas qui est loin du terrain et se perd en conjectures. Sa définition du Web 2.0 est copiée-collée de Wikipédia, pour éviter les polémiques. Pourquoi pas, mais on trouve très vite à redire à la définition « non-polémique » pour ne pas s’y cantonner.

J’ai noté par exemple qu’il explique que d’après Wikipédia les sites Web 2.0 s’appuient sur du contenu accessible structuré, puis pour appuyer son propos nous montre un exemple d’interface générant du HTML automatiquement où le titre est représenté dans le code qui nous est montré par span style="font-size:180%;" !

Autrement dit, pour les non-techniciens : au lieu de nous montrer justement du code structuré (ici il s’agissait de faire figurer une balise de titre, h1 ou h2 par exemple), M. Ourghanlian a justement montré un code pensé avec un modèle visuel, sans aucune structure sémantique.

Par ailleurs il a glissé la notion que les fenêtres surgissantes (« popups ») sont un frein à l’accessibilité. Je pense quant à moi que c’est un mythe à modérer. Il ne s’agit pas de considérer toutes les popups de la même manière : certes, les publicités qui empêchent d’accéder au contenu réel de la page sont souvent bloquantes [2], mais pour autant, dans un environnement « pauvre » comparativement à des applications lourdes déployées sur les postes de travail, les popups sont aussi un bon moyen de reproduire le comportement de fenêtres modales permettant de saisir des données particulières ou d’interagir avec l’utilisateur sur des points de détail de façon plus agréable qu’à travers une fenêtre d’alerte Javascript.

Bref, prestation décevante, non convaincante. C’est d’autant plus triste qu’il doit sans doute y avoir chez Microsoft un bon nombre de gens au fait de ces sujets (Chris Wilson et l’équipe d’IE7, par exemple).

L’accessibilité des applications Web et des services en ligne riches (ARIA)

Richard Schwerdtfeger (Accessibility Architecture and Strategy Distinguished Engineer, IBM Software Group) avait beaucoup de choses à dire sur le sujet : les gens d’IBM sont aux premières loges, étant partie prenante dans le groupe de travail ARIA du W3C.

Il commence par faire un rappel de ce qu’est Ajax, et notamment du fait que cette démarche permet de donner aux applications web un look and feel qui se rapproche des applications bureautiques classiques.

Il explique que la nouvelle version de la Section 508 (la loi américaine sur l’accessibilité) ainsi que les WCAG2 se concentrent plus sur l’interopérabilité que sur la technologie proprement dite : on n’explique plus ce qui doit être fait sur un plan technique, on explique ce que doit être l’expérience utilisateur.

Quelques problèmes de la situation actuelle :

  • tous les contenus HTML ne sont pas directement accessibles au clavier : il n’existe aucun code adéquat pour permettre de générer du contenu directement accessible (pas moyen par exemple de tabuler d’une zone de contenu à l’autre).
  • Dans un environnement bureautique nous ne tabulons pas dans les menus, nous utilisons les flèches haut/bas. La tabulation est laborieuse, puisqu’on ne fait aucune distinction dans la page entre les éléments classiques d’interaction (liens, éléments de formulaires) et les éléments de navigation qu’introduisent en masse les interfaces riches (onglets, menus déroulants, etc.).
  • L’usage actuel des touches d’accès rapides (accesskeys) nous rend dépendants des outils (l’accesskey que je déclare fonctionne-t-elle sur un autre navigateur ? sur une autre plateforme ?).

C’est pour cette raison qu’a été introduit le projet ARIA (Accessible Rich Internet Applications, applications internet riches et accessibles), qui définit des rôles (élément de menu, contrôle de formulaire, curseur, etc.), des états (coché/non-coché, plié/déplié, etc.), des propriétés de formulaires qui n’existaient pas jusque-là (champ obligatoire), des relations (cet élément déclenche un rafraîchissement de cet autre élément dans la page), des repères de navigation dans la page, et la possibilité de tabuler si besoin sur n’importe quel élément de la page (extension de la propriété tabindex à tous les éléments HTML).

Il a fait une démonstration de l’avancée des travaux avec Firefox 2 et Window-Eyes, c’est bluffant. Une vue en arbre est présentée à JAWS comme telle : vue en arbre, premier élément, déplié, deuxième élément, replié, etc. [3]

L’implémentation de la spécification ARIA est partielle dans Firefox 2 et sera complète dans Firefox 3 (encore un point sur lequel Internet Explorer est en retard).

Note à moi-même : il faudra tester un plugin open-source développé par l’Université d’Illinois, Firefox Accessibility extensions (extensions d’accessibilité pour Firefox).

Les fichiers de démonstration seront disponibles en ligne. Dès que j’aurai leur adresse je mettrai à jour cet article. (Chris Heilmann me dit qu’on peut aussi jeter un oeil sur les fichiers d’exemple de developer.yahoo.com).

La presse accessible sur Internet grâce à Anderslezen

Marian Oosting (AndersLezen - Dedicon) introduit un mot que je n’avais pas entendu jusque-là : print impairment - littéralement : handicap lié au texte imprimé. L’outil qu’elle présente est certes rudimentaire (voir une liste d’articles de presse récents, taper <entrée>, lire l’article), mais son but est d’être efficace.

Surtout, ce qui m’interpelle serait intéressant à mettre en place dans les sites web de contenu : chaque titre d’article est suivi par le nombre de mots qui composent l’article, permettant au lecteur de savoir s’il veut s’engager tout de suite dans la lecture ou, si l’article est trop long, s’il veut le lire plus tard.

Ça fait un moment que je me demandais pourquoi Eric Meyer donnait cette indication dans son fil RSS : lundi soir, je me suis donc officiellement couché moins bête !

La presse écrite accessible aux déficients visuels grâce à Vocale Presse

Eric Lapeyre (Akompas Technologies) explique l’idée : fournir le contenu de la presse aux non-voyants qu’aux voyants. À mon sens cela pose quelques questions : ça veut dire que le contenu de la presse n’est pas disponible intégralement en ligne ou qu’il n’est pas accessible. Quel dommage alors que les CMS des rédactions sont maintenant en ligne la plupart du temps !

Le message est assez similaire à celui de Marian Oosting : "je reste persuadé que les revues d’écran sont des logiciels très complexes à utiliser : Vocal Press est un peu une réponse à ce problème."

La question est d’autant plus saillante que j’ai passé depuis une journée avec un collègue expert dans son usage de JAWS, qui passe son temps à taper des combinaisons de touches que je ne connaissais pas, et avec qui nous discutions justement de ce problème : les utilisateurs pour qui nous concevons nos sites ne doivent pas être pris pour des experts.

La seule donnée sûre dont nous pouvons partir, c’est qu’ils connaissent au moins les fonctions de base, mais nous ne devons surtout pas imaginer qu’ils manipulent aisément des fonctions avancées. On ne devient pas automatiquement expert en informatique du fait d’un handicap (ce sera d’autant plus vrai que l’âge moyen de la population française augmentera, augmentant du même coup le taux de déficiences visuelles liées à l’âge).

L’accès à l’information pour tous : acquis et nouveaux défis

Christian Heilmann (Yahoo !) commence très fort (alors que c’est un excellent technicien) : je veux tout de suite évacuer le point de vue technique de la question de l’accessibilité : elle doit être prise en charge comme une nécessité, point final !

Chris insiste (car il faut encore et toujours le répéter) sur le fait que nous devons faire l’effort d’être accessibles, parce que ça bénéficie à tout le monde.

Copains ! Chris Heilmann et Léo Ludwig, camarade de pompage.net

Parmi les exemples qu’il cite, je retiens celui-ci que je ne connaissais pas encore : la reconnaissance optique de caractères (OCR) a été inventée pour une personne aveugle et elle est maintenant très utilisée comme moyen d’archiver des documents.

(note liminaire : Incubator vs habitat. Je n’ai pas suivi cette démonstration, je vais lui redemander de l’expliquer)

Selon lui, la chance de l’accessibilité, c’est que les interfaces mobiles sont en pleine croissance et qu’elles veulent des informations aussi condensées que possible ; donc le plus structurées et accessibles possible. (il mentionne au passage le communiqué de presse de l’académie de Manchester).

Un frein à l’évolution de nos connaissances sur l’accessibilité est le manque d’informations réelles sur les utilisateurs [4]. Il n’existe presque aucune étude publiée d’expériences qui ont vraiment amélioré la vie des utilisateurs. Si vous avez ces informations, faites-le savoir !

Chris conclut par sa vision de l’accessibilité (que je partage) : elle doit être intégrée sans même qu’on la voie. L’utilisateur lambda n’a même pas besoin de savoir qu’elle est intégrée, du moment qu’elle permet à ceux qui en ont besoin d’utiliser le site. Elle doit être une étape logique pour éviter que les utilisateurs ne fassent d’erreurs.

Question du public à propos de la méthode de Yahoo pour profiler l’utilisateur et lui fournir le cas échéant du contenu adapté : J’espère que vous n’utilisez pas de cookies ?. Notons en passant que c’est une préoccupation un peu dépassée : les trous de sécurité [5] ont été réglés, nous ne sommes plus en 1999, et heureusement. Les cookies sont la seule solution pour permettre de gérer des profils persistants, surtout dans un contexte de multi-domaines comme chez Yahoo.

Pour conclure, Chris pense que l’accessibilité devrait être gérée au niveau du navigateur, et pas via des réglages spécifiques à chaque site et des gadgets inutilisables [6].

Cependant, nous ne sommes pas dans un monde parfait, et je crois (je me répète) que les utilisateurs handicapés ne sont pas plus compétents pour tirer parti de leur ordinateur que les autres, j’ai donc bien peur que tous ces gadgets, d’une façon ou d’une autre, soient là pour longtemps.

Trouver un emploi par le site Hanploi.com (France)

Karin Raguin, Directrice opérationnelle de Hanploi.com, présente ce portail de recherche d’emploi à destination des handicapés, qui part d’un constat : les entreprises veulent embaucher des handicapés pour respecter la loi, les handicapés cherchent du travail, mais l’adéquation entre les premiers et les seconds est difficile, les uns et les autres ne se trouvant pas via les filières classiques.

Elle prévient tout de suite : en matière d’accessibilité il n’y a pas de solution toute faite, ce sont des compromis. En particulier elle a noté trois points de vigilance dans les spécifications techniques pour rendre un site accessible :

  1. Gestion de la longueur des formulaires : il faut le plus possible (dès qu’un formulaire est long) le découper en plusieurs pages. Plus généralement, il faut prévoir des liens internes à la page.
  2. Sur un site qui comporte beaucoup de contenu, on s’appuie énormément sur le copier/coller. Il faut donc travailler sur l’organisation de l’information en segmentant les données collées, prévoir un filtrage de recherche précis, etc.
  3. Le nombre de critères métier est restreint : in fine après un an de fonctionnement un très petit nombre de critères est suffisant, en croisant les critères.

Elle évoque un exemple qui dépasse l’accessibilité : la lecture d’un CV d’une personne non-voyante. La présentation sera nécessairement plus sobre, donc les critères qui joueront devront être moins visuels. Il faut donc sensibiliser les recruteurs aux contraintes de l’accessibilité, pour qu’ils les prennent en compte et ne s’arrêtent pas au visuel.

En conclusion, l’accessibilité numérique n’est qu’un maillon de la chaîne conduisant à l’embauche de personnes handicapées et n’a de sens que dans un processus complet de recrutement.

Trouver un emploi par le site VDAB (Belgique)

E. Verdeyen, chef de projet, ergonome, explique que vdab.be utilise l’AJAX de façon accessible (je n’ai pas encore testé).

J’ai noté quelques points qui me laissent perplexe :

  • Le texte alternatif des images est très long, or maintenant qu’on peut utiliser l’attribut longdesc, il conviendrait de raccourcir les alt.
  • La recherche d’emploi utilise Ajax pour afficher d’avance le nombre de résultats de la recherche, note à moi-même : regarder comment ils font ça.
  • Ils continuent à utiliser Lynx pour montrer comment une revue d’écran voit notre page, or parmi ses limites les plus notoires, Lynx ne comprend ni le Javascript ni les attributs longdesc. Ne les blâmons pas : j’ai discuté avec l’équipe présente et ils disent bien qu’ils ne sont pas spécialistes en accessibilité mais experts en expérience utilisateur.

Le défi européen de l’accessibilité numérique

Miguel Gonzales-Sancho pour la Commission Européenne précise que la conférence de Riga fixe à 2010 la date limite avant laquelle les sites publics devront être accessibles, ce qui prouve la difficulté et l’ampleur de la tâche.

Au passage sa présentation était assez inaccessible aux voyants, un texte noir et ombré gris sur un fond très chargé tramé orange, un comble !

Harmoniser l’expertise d’accessibilité en Europe

Roberto Castaldo pour l’IWA/HWG rappelle que les mauvaise habitudes ont la vie dure : trop nombreux sont encore les « professionnels du web » [7] qui ne s’appuient que sur des outils visuels pour concevoir leurs pages. Combien de responsables réalisent vraiment que leurs sites web sont à destinations d’utilisateurs réels ?

Combien de professionnels connaissent l’accessibilité ?

Dans le public, un designer dit que les sites consacrés à l’accessibilité ne sont pas sexy (pour s’en convaincre, il mentionne le site du WAI), et que du coup on peut difficilement motiver des étudiants à faire du sexy et accessible sur la base des exemples les plus visibles.

Je recouperais volontiers cette remarque avec celle d’un visiteur précédent qui demande s’il existe une méthodologie de création de site accessible : cette question signifie que globalement les gens ne savent pas intégrer l’accessibilité dans leurs processus.

Laissez-moi glisser ici un peu de l’expérience que nous avons dans l’équipe à laquelle j’appartiens. Dans les meilleurs cas, nous sommes sollicités tout au long du processus : dès la première maquette graphique nous devons donner le feu vert sur les problèmes de colorimétrie, et nous en profitons pour tirer la sonnette d’alarme le cas échéant sur des problèmes d’ergonomie. Ensuite nous auditons au fil de l’eau en repérant les points les plus bloquants, au fur et à mesure du processus de fabrication, et si possible avant mise en production.

Derek Featherstone expliquait déjà il y a deux ans (voir dans sa présentation pour atmedia 2005) que la plupart du temps, effectivement, la validation de l’accessibilité d’un site arrive en fin de course, quand il est trop tard pour pouvoir raisonnablement espérer y faire quelque chose : c’est très mauvais, et malheureusement encore trop répandu.

Le futur de l’accessibilité du Web

Michael Cooper, coordinateur du WAI, résumé l’évolution du web de la manière suivante : non seulement il devient de plus en plus interactif, mais les interfaces mobiles et celles qui ne s’appuient pas sur un ordinateur classique [8] vont reposer à leur tour une bonne part des problèmes que nous avons déjà dû traiter ; en particulier elles vont rendre la question de l’accessibilité obligatoire.

Il mentionne au passage les outils d’évaluation automatique d’accessibilité : en effet ils sont importants, mais ils ont leurs limites. Une profession entière va se former autour de l’évaluation manuelle de l’accessibilité, et émergera alors l’évaluation semi-automatique, un mélange des deux procédés [9].

Les nouvelles technologies sont un défi permanent, parce que l’accessibilité n’est que peu souvent considérée au premier chef. Nous devons la prendre en compte dans toute nouvelle technologie dès que possible.

Quand l’accessibilité aide le business : le cas "Legal and General" au Royaume-Uni

Dave Wilton explique qu’ils ont eu une démarche en cinq étapes.

  1. D’abord ils ont audité leur site pour déterminer son niveau d’accessibilité.
  2. Ensuite ils ont analysé la démographie de leurs clients, pour bien prendre conscience d’après leurs statistiques, si besoin était, qu’ils avaient besoin d’être accessibles.
  3. Ils ont étudié leurs habitudes : 10% des utilisateurs ne pouvaient pas aller plus loin que la page d’accueil. C’est énorme !
  4. Ils ont réfléchi en termes de chiffre d’affaire (le calcul doit être vite fait !).
  5. Enfin ils ont analysé le marché du handicap au Royaume-Uni.

Notamment ils ont découvert qu’on ne peut pas régler les problèmes de colorimétrie à l’aveuglette [10] et qu’il faut tout faire tester par de vrais utilisateurs.

Le point important à retenir, celui qui fera toujours pencher les décideurs : le taux de conversion du site (en gros, le nombre de visites qui se concluent par une affaire pour le site) a augmenté de 200% !

Quant aux frais de maintenance du site ? Depuis le temps qu’on vous le dit : ils ont baissé de 66%.

Gérer ses opérations bancaires sur le Web

Graeme Whippy, responsable du système d’information de la Lloyd’s, explique que le défi crucial des banques, c’est de fournir une porte d’entrée accessible. La sécurité est leur problème numéro un, mais elle a un impact très fort sur l’accessibilité. Si l’on part du principe que les mots de passe seuls ne sont plus adéquats, qu’il faut passer par des claviers virtuels souvent inaccessibles, la question vaut d’être posée.

L’idée majeure de la sécurité bancaire actuelle est de demander aux utilisateurs quelque chose qu’ils sont les seuls à connaître. Il a fait une démonstration passionnante d’une carte à puce qui génère un code unique à un moment donné, et c’est ce code qui doit être tapé : avec ce système, plus besoin de clavier virtuel.

À bon entendeur...

Conclusion

Beaucoup de grain à moudre dans cette journée, comme vous le voyez. Garder à l’esprit un certain nombre des choses qui s’y sont dites, et encore et toujours sur le métier remettre son ouvrage. Merci d’avoir lu jusque-là !

Notes

[1Je le redis pour les nouveaux que je n’ai pas encore définitivement noyés sous l’information : je fais de l’expertise accessibilité.

[2J’ai même vu une fois une popup dont le contenu était en Flash : une animation en boucle dont on ne pouvait pas sortir si on regardait la page avec une revue d’écran. Pendant toute une journée « promotionnelle », un nombre non négligeable de gens n’ont absolument pas pu accéder au contenu traditionnel de la page. Ennuyeux quand il s’agit de la page d’accueil du navigateur : chaque redémarrage du navigateur provoquait la même frustration.

[3Au passage je n’ai pas pu m’empêcher de penser que les revues d’écran sont encore rudimentaires : Window-Eyes lit read only (lecture seule) comme un participe passé (« red » et pas « rid »), ce qui fait qu’on entend lu seulement au lieu de lecture seule. L’utilisateur peut donc perdre énormément d’énergie rien qu’à essayer de comprendre dans sa langue ce qu’on a décrit pourtant simplement.

[4C’est là que j’en profite pour vous inviter à lire un rapport hautement pertinent de Ginny Redish et Mary Frances Theofanos, Guidelines for Accessible and Usable Web Sites : Observing Users Who Work With Screen Readers

[5Pensons par exemple au cross-site scripting à cause d’erreurs d’interprétation de l’URL par IE au hasard.

[6Toujours au hasard : des petits icones de 12 pixels de large permettant de régler les tailles de polices, mais invisibles justement pour les utilisateurs qui pourraient en avoir besoin.

[7Les guillemets sont de lui, mais je les garde, il a raison !

[8Depuis le temps que le MIT nous promet un écran tactile sur le réfrigérateur, la domotique va doucement finir par arriver : tenez, prenez Nabaztag, par exemple. Au-delà du côté gadget, nous parlons bien là d’une interface sans ordinateur qui a besoin de contenu structuré pour être capable de fonctionner confortablement.

[9C’est la seule solution, et d’une certaine manière ça arrange pas mal de gens dont je suis, sans quoi nous serions dès aujourd’hui au chômage !

[10Vous me pardonnerez l’expression ou vous en trouverez une meilleure à l’occasion !

Commentaires

  • Christophe Clouzeau (15 février 2007)

    Ca c’est ce que j’appel un compte-rendu !

    J’en suis jaloux [joke] car je n’ai hélas pas pris le temps d’en faire autant devant la masse d’informations à trier de cette journée et surtout devant les impératifs d’agence qui nous sont (re)tombés dessus après (une journée dîte ’sabbatique’ d’un point de vue des impératifs) :)

    Bravo pour ce résumé et cette clairvoyance. Je partage à 200% ton recul et ton analyse. J’ajouterai que la notion d’enjeux politiques régissait l’atmosphère générale de ce séminaire, avec pour exemple le motus-et-bouche-cousue sur des acteurs francophones ou autres bien actifs dans le domaine de l’accessibilité numériques qui n’ont pas été mentionnés (ni invités ?) malgré des questions de l’auditoire qui le permettaient.

    Ce n’est pas dramatique car finalement chacun contribue à la sensibilisation...

    Répondre à Christophe Clouzeau

  • goetsu (18 février 2007)

    ah tu me sauve je cherchais un compte rendu depuis pas mal de temps et me voilà comblé. Sans y être mon pressentiment avait été le bon.

    As tu vu les démos technique de Microsoft avec Jérome ADAM et les solutions Hisoftware ?

    fairytells

    Répondre à goetsu

  • Stéphane (19 février 2007, en réponse à goetsu)

    As tu vu les démos technique de Microsoft avec Jérome ADAM et les solutions Hisoftware ?

    Non j’ai tout raté... Le midi j’ai discuté avec des camarades de jeu, des utilisateurs, etc.

    Répondre à Stéphane

  • Christophe Clouzeau (19 février 2007, en réponse à goetsu)

    Moi j’y ai assisté. J’ose simplement te préciser que marketinguement c’était du Microsoft...

    Répondre à Christophe Clouzeau

  • tetue (27 février 2007)

    Je viens de lire ton compte-rendu avec beaucoup d’intérêt et d’acquiescement. Merci Stéphane !

    Répondre à tetue

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